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jeudi, 29 juin 2006

Pour Évariste …

Ne sachant plus que proposer aux drôles comme poésie, j'ai joué la facilité ! "Dans votre livre de lecture, vous choisissez le poème qui vous inspire, vous le recopiez et vous le "mettez en bouche" pour la classe … J'ai donc eu un choix varié de poèmes que je n'aurai pas forcément étudiés … et qui m'ont fait penser à quelques uns d'entre vous … Le premier …

Triangles

scalène


Bon pour danser,
Virevolter

Sur ma base, sur mon sommet,
Sur mes côté, mes autres angles.

C’est que je suis toujours
Agité, tiraillé,

Par des angles, par des côtés
Assemblés au hasard
Et sans égalité.


isocèle

J’ai réussi à mettre
Un peu d’ordre en moi-même.

J’ai tendance à me plaire.


équilatéral

Je suis allé trop loin
Avec mon souci d’ordre

Rien ne peut plus venir


rectangle

J’ai fermé l’angle droit
Qui souffrait d’être ouvert
En grand sur l’aventure.

Je suis une demeure
Où rêver est de droit.

Eugène Guillevic

22:30 Publié dans Poésies | Lien permanent | Commentaires (10)

mardi, 27 juin 2006

Petit bonheur #95

L'entraînement nage en piscine s'est terminé mardi dernier par un pot … Le copain charcutier a lancé l'idée de continuer mais en mer. Nous nous sommes donc retrouvés à trois, ceux de la ligne d'eau : la copine de nage, le copain charcutier et moi-même à Térénez. Première fois que nous nagions à vingt heures. En arrivant nous avons trouvé le kayakiste bricoleur qui partait pêcher. La mer est à l'étale de pleine mer … Mise à l'eau, deux bateaux sur l'eau : un pêche au moteur au large et un voilier aurique tire gentiment des bords. "Ils sont tous devant le foot, on peut aller à Sterec." lance la copine. C'est assez rare de traverser le chenal sans risque. En une petite heure, nous avons donc fait le tour de l'île accompagnés du soleil déclinant. Des éclairages magnifiques sur le château de Taureau, nous nous arrêtons, "On oublie que l'on a travaillé aujourd'hui … J'ai l'impression d'être en vacances … Je ne sais plus quelle heure il est …" Chacun y va de sa petite réflexion. Nous sommes tous les trois sur la même longueur d'ondes, accoudés sur nos bouées orangées. Retour, retraversée du chenal (toujours aussi clair), arrivée, rinçage au tuyau de l'école de voile … Ah, ce calme, ce silence …

PS : Comme promis aux Drôles, je suis rentrée avant la fin du match pour leur porter chance … mais auxquels ?

ça me gêne …


@ Joye, @ Anne-Ma, @ DocDarkSide
[Vous savez quoi ? J'ai failli intervertir les liens ;-)]
Bien sûr, c'est un peu le bonheur, c'est un honneur mais ça me gêne …
Quand j'étais encore en maternelle, nous sommes allés dans un camping fréquenté d'étrangers. Une petite fille passait sa journée à interroger tous les enfants :
"T'es quoi toi ?
— Moi ? Je suis rien !
— Maman, Maman, c'est où rien ?"
Je trouve que cette définition me résume bien, aujourd'hui je répondrai "Je suis de passage …"

Edith : Mille pardons à Joye & Anne-Ma, j'ai rédigé cette note, en vitesse,le midi et les liens ne conduisaient que chez DocDarkSide ! Voilà qui est rectifié ! [enfin, j'espère …]

vendredi, 23 juin 2006

Petit bonheur #94

Faire une balade en vélo un soir où l'équipe de France joue un match décisisf pour son départ en vacance … Les voitures se font rares … Quelques cyclistes guère sympathiques … Savourer le calme, s'oxygéner, sentir les muscles se délier, les tensions s'estomper. [Ah ? le benjamin HURLE … voilà il suffisait que je rentre pour qu'ils se réveillent ~ Dois-je repartir puisque je crois qu'il en faut deux ? ] Découvrir de nouveaux circuits, s'aventurer sur des itinéraires inconnus. Tiens quand on prend cette route, on arrive là ? Prendre la mesure du temps.

mercredi, 21 juin 2006

Solstice d'été

21 Juin, 12 h 26 TU, à partir de maintenant les jours vont raccourcir dans notre hémisphère et commencer à rallonger dans l'hémisphère Sud. ;-)) La première minute en moins ? Samedi 24 juin. Donc nous sommes dans la semaine des jours les plus longs [16 h 07], il nous reste encore trois jours pour en profiter !

14:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 19 juin 2006

Tragédie

Ce matin, le mot du jour des CM1 était "Tragédie" …

Ô rage ! ô désespoir !
Match de foot, hier soir …
Où sont mes élèves passés ?
Comment le programme boucler ?


Créateurs propices du Parvis poétique

12:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

dimanche, 18 juin 2006

Petit bonheur #93

Quand tout est fini et que tout s'est bien passé !

Voilà mer belle, température 14°C, seulement 27 concurrents (dommage) et merci à sainte Rita pour la tenue des palmes (C'est arrivé à une autre nageuse) par contre la visibilité n'était pas terrible : beaucoup d'algues en suspension.

17éme avec un temps de 1 h 19' 23" et 3ème féminine (la première est une copine de nage, la seconde, une copine prof de gym à Vannes).

Comme dans les bulletins scolaires, je vous donne le meilleur temps et le dernier de la grande course (5,5 km)


51' 44" < 1 h 19' 23" < 1 h 33' 59"


Arrivée à la pointe, un gentil collègue bricoleur m'attendait avec une bouteille d'eau dans son kayak jaune. J'ai même réussi à régler son compte à un mec qui a voulu me dépasser en forçant et je me suis excusée auprès d'un autre nageur que j'ai doublé dans la dernière ligne droite. Si l'autre m'avait pas énervée, je n'aurai pas forcé l'allure. J'ai un côté un peu Diesel, quand je suis lancée, je garde le rythme. À l'approche de la barge d'arrivée, la gentille kayakiste (rouge) nous indiquait la trajectoire, car difficile de distinguer un bateau gris sur l'eau.

Ouais !

Nombre de commentaires = nombre de notes x 2

198 x 2 = 396 !


Je sais vous vous en moquez, mais je guette ce moment depuis quelques temps !

Nouvel objectif : un multiple de 3 ou 5 ? Je sais c'est facile : il suffit de supprimer les notes sans commentaires ! mais ce ne serait pas fairplay !

16:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9)

À l'heure qu'il est …

… Je suis en train de nager, depuis un bon quart d'heure le départ est donné. dans un bouillonnement les premiers sont partis, quand je lève la tête, je vois le bateau accompagnateur presque à la pointe, encore quelques minutes et ils l'auront passée. La petite voix intérieure se réveille : "Mais qu'est-ce que je fais là, toute seule au milieu de l'eau ? Je pourrais être sur mon vélo à profiter de la matinée au fil de l'eau, à pédaler jusqu'au Frout. Bon, il fait beau, la mer est calme (dommage pour la copine qui aime le clapot) … Profite. Qu'ai-je besoin de me prouver ? Mince, il y a de la buée sur le masque et il pue le shampooing. Non, ne l'enlève pas, tu vas avoir de l'eau de mer dans les yeux. Tiens un kayak … A-t-il de l'eau ? Non, … bon le prochain … Dans quel sens il nage celui-ci ? Mince, c'est moi qui dévie vers l'Île Noire … Pas assez 5 Km pour nager en zigzag, la mère Sar@h ? Eh ma palme, elle ne réagit pas comme d'habitude … Vérifie qu'elle n'est pas décollée … Nage ! Ah ! Le kayak m'a apporté de l'eau … Merci … Quand même le comble d'être au milieu de l'eau et de ne pouvoir boire ! Bon les parcs à huîtres … Serrer la côte … allez après il y a la pointe, le beau passage de Stereck, sous ce soleil ce sera magnifique … encore faut-il y arriver ?… mais tous les ans, tu te dis la même chose … À quoi pensent les autres ? … et puis l'anse de Térénez. Vivement que je sois dans les laminaires … Là, ma palme pourra me lâcher, je serai capable de finir avec une seule … puisque j'ai fini le 800 avec une seule palme ! J’ai bien fait de faire la bourrique, ce jour-là ! ;-)
Il est où Jean ? Devant ou derrière ? Aucun mérite à le battre, il a 79 ans ! Juste que l’on a des temps similaires …
Les réponses dans quelques heures …

11:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

Sainte Rita, si t'as 5 minutes …

Challenge de Barnénez, ce matin … pourvu que mes palmes ne se décollent pas …

07:33 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 15 juin 2006

0,01 €

Un cent d'euro en moins sur ma paye de mai. Cela m'intrigue … Qu'ai-je fait en moins au mois de mai ? Trop peu pour une journée de grève … Bien sûr, en épluchant le bulletin de salaire, je constate que le prélèvement de la COTIS OUVR RAFP passe de 0,11 € à 0,12 €. Qu'est-ce ? Évidemment , je suis contente de contribuer à quelque chose, mais à quoi ? et surtout j'apprécie que mes 0,01 € vont changer quelque chose. Annualisé, cette cotisation représente quand même 0,12 € de supplément, soit une contribution annuelle de 1 € 44. Autre question : tous les fonctionnaires ont-ils ce prélèvement supplémentaire et dans l'affirmative, n'est-ce pas dangereux pour l'État Français de se priver de 15 000 fonctionnaires, soit d'une manne financière de 15 000 x 0,01 = 150 € par mois ou 1 800 € par an ?

Depuis quelques temps quand je fais les courses, je me demande :"Qu'est-ce qui coûte moins de 1 euro, aujourd'hui ?" un fruit à la pièce … une baguette et avec 1 cent, on a quoi ? alors à quoi va servir ce cent ?

Pourvu que RAFP ne signifie pas RAFfarin jean-Pierre !


medium_cent.jpg

21:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (12)

mercredi, 14 juin 2006

1936

Tournée des blogs, je lis cette note de MarianneKipleur sur les 70 ans du Front Populaire. Moi qui ait commencé ma carrière dans l'animation, je ne peux oublier ce que signifiait "L'éducation populaire" et ce que les Français doivent à cette période. Un esprit aujourd'hui bien oublié …

« Qu’on m’entende bien ! Il ne s’agit point de distribuer une culture au rabais qu’on aurait baptisée populaire pour en marquer la pauvreté, mais au contraire de créer pour les larges masses dans le domaine de l’esprit l’instrument de leur libération et de leur dignité. » Léo Lagrange 1937.

21:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

Petit bonheur #92

Solutionner les petits problèmes. Là, c'était pour une sacoche fixée sur le guidon qui tournait. je n'arrivais pas à serrer l'écrou nylstop, je pose la question au mari de la copine : "T'as pas une pince-étau ?" Voilà, c'était ça, la solution ! Je savais bien que c'était facile. Aux lecteurs, oui, j'ai une pince-étau de marque renommée, et je sais m'en servir ! Cadeau de départ de mon premier emploi d'animatrice au Foyer de Jeunes Travailleurs à Rennes, original, n'est-il pas ?

mardi, 13 juin 2006

C'est là qu'on voit qu'on vieillit …

Hier, je passe chez une copine, son fils, que j'ai eu en CE2, me montre les sujets de l'épreuve de philosophie :


ÉPREUVE DE PHILOSOPHIE
L'usage des calculatrices est interdit.


Ce soir, le Benjamin me montre ceux de l'épreuve de français :


ÉPREUVE DE FRANÇAIS
L'usage des calculatrices est interdit.


Jamais je n'aurais pensé à la calculatrice dans une épreuve littéraire ! le stylo, les cartouches, l'effaceur, le crayon, oui, mais la calculatrice, que nenni ! L'ancien élève m'a explqué que dans les nouvelles calculatrices programmables, on pouvait rentrer des données … comme des citations ! En deux jours, j'ai pris un coup de vieux ! Par contre pour les portables, c'est autorisé ? On peut donc demander "l'appel à un ami" ou "le vote du public" ? Je ne propose pas le 50 / 50 puisqu'on choisit un sujet sur 3 !

23:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7)

P.Q.

L'ado, si cool hier soir, est passé par les maux d'intestins, ce matin, avant de plancher sur les mots. Eh, eh, ça rassure ! Bon, la mère aussi était stressée, réveillée depuis cinq heures quelque fois que le réveil se la coule douce ! Déposé le Benjamin vingt-cinq minutes avant l'heure, tous les élèves sérieux sont là. Et si on mettait des caméras vidéos pour noter selon l'heure d'arrivée ? Ça ferait moins de boulot pour les correcteurs !

Ne dit-on pas que l'avenir appartient à ceux qui se lève tôt ?



Pensez à vérifier l'orthographe !

08:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3)

lundi, 12 juin 2006

Jour J pour les jeunots …

Pensées positives pour les philosophes en herbe, … pour leurs correcteurs … et leurs parents !



Gast, déjà 30 ans que j'ai le mien !

07:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

dimanche, 11 juin 2006

Petit bonheur #91

Le premier bain de mer en maillot de bain (Oui, la semaine passée, j'avais la combinaison de nage). C'était hier soir, en allant chercher le Benjamin à la planche … Un tour à la p'tite cale … prendre le temps de rentrer dans l'eau, se mouiller progressivement, que le corps s'adapte à la température et hop ! C'est fait ! Un bain comme je les aime, quand la mer est haute le soir …

V.T.C.

Est-ce l'effet Anthony, Évariste ou Osmany ? Je me suis achetée un nouveau vélo ! Alors le soir, un petit tour jusqu'à la mer, c'est super … Par contre, je n'irai pas travailler en vélo car si j'ai une grande descente au départ, c'est suivi d'une grande montée ! Alors par pitié pour les drôles, je ne leur imposerai pas une maîtresse dégoulinante de sueur …

Bon je peste car avec les changements de Haut & Fort, je ne trouve plus mes repères : Où justifie-t-on le texte ? Où est le bouton Html pour agrandir le texte ? Où change-t-on la couleur ? Je fais me fais vieille à ne plus savoir m'adapter ?

Edith : Pas si vieille, j'ai réussi à aligner et agrandir ! Bon la couleur, je sais aussi mais tant pis ! Ça met en joie du matin …

09:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 08 juin 2006

Saint Médard

"S'il pleut à la saint Médard,

il pleut quarante jours plus tard,

à moins que saint Barnabé

ne lui coupe l'herbe sous le pied."

Aujourd'hui saint Médard, la saint Barnabé, ce sera le 11 juin. Ça s'annonce plutôt bien … un peu sec tout de même.

21:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (6)

Petit bonheur #90

Prendre sa douche au jet d'eau après avoir nagé en mer, sur un ponton en arrivant d'une croisière, sur la plage arrière d'un catamaran au coucher du soleil, dans le jardin en rentrant de la plage … Qu'importe l'endroit … j'adore !

mercredi, 07 juin 2006

Petit bonheur #89

Nager dans la vague des autres. Si nager est un vrai bonheur, je ne suis pas performante surtout dans les séries de vitesse. Hier soir, comme nous étions peu nombreux à l'entraînement, nous avons donc nagé en une seule vague pour les séries de 8 x 25 m battement. Coincée entre la copine et le copain Charcutier, je me suis retrouvée portée par leurs vagues. Sensation de glisse, donner un soupçon d'énergie pour rester dans l'élan … Quoi ? les deux séries sont déjà terminées ? Rien que pour le plaisir j'en aurai bien fait une troisième !

lundi, 05 juin 2006

À Jeanne …

"Les français sont des gueulards." propos de notre premier ministre, rapportés par un journaliste de la radio nationale. Quand j'ai entendu cela, j'ai levé les yeux, j'ai vu ma chaise longue qui me tendait les bras. J'ai enfilé un maillot de bain, pris la crème solaire, "Cap Horn" de Francisco Coloane (conseillé par l'ami Pêcheur), les lunettes de soleil et je me suis accordée une sieste à l'ombre de l'arbre de Judée. À droite, les premières roses, à gauche des pavots orientalis de couleur orangée et les premiers hémerocalles jaunes, plus loin les poissons du bassin font eux aussi la sieste sous une feuille de nénuphar. En face, notre mur mitoyen Jeanne …

On veut me culpabiliser mais ça ne marche pas …
 
En 2003, je me suis occupée de ma voisine âgée de plus de 80 ans. Jeanne avait un cancer des os. En juin, elle a compris que c'était la dernière ligne droite. Je me rappelle du jour de ses 80 ans, elle attendait mon retour derrière la fenêtre, cette année-là ma classe était dure, je rentrais souvent épuisée. Elle vint me rejoindre : "Vous êtes tard ce soir, ils ont encore été pénibles ? C'est mon anniversaire, je croyais que je ne verrai jamais mes 80 ans, vous ne voulez pas venir boire un thé avec moi, je sais que vous ne buvez pas d'alcool, alors je ne vous propose pas l'apéro ! Et puis le thé aura fini son effet quand vous vous coucherez, je vois bien la fenêtre de votre bureau tard le soir." J'ai donc bu le thé avec Jeanne, comment lui résister ? Elle avait anticipé tous les arguments … Elle me rappelait mon grand-père mais en femme. Cette année-là, Jeanne et moi avons été très proches. En partant le matin, je vérifiais que les volets étaient ouverts, et le cas échéant j'appelais sa belle-sœur. Un mercredi de mai, tu m'avouas que tu avais dû faire demi-tour à la jardinerie parce que tu ne te sentais pas la force de revenir. “Je pensais ne rien mettre cette année, mais je crois que je pourrai encore profiter des légumes cet été et puis les enfants seront contents d’en avoir quand ils seront en vacances.” Je te conduisis donc au magasin et tu me conseillas les variétés de courgettes, tomates et haricots verts. Cette année encore je suis restée comme une idiote devant l’étalage, ne sachant que prendre. En retour, tu me demandas la marque des mes bouteilles d’eau pour l’arrosage, les trouvant mieux que les tiennes. Parfois, tu me demandais de te rapporter quelque chose du marché : de la viande, les premières fraises, etc. Plusieurs malaises t’avaient décidé à ne plus utiliser ta voiture. Un jour, n’ayant pu finir de tondre le bas du jardin, je te proposai de le faire. Quel souvenir ! 1000 m2 ! Et toi malgré ton âge et ta maladie, tu le faisais … Avec les garçons nous avons souvent ri de te voir courir derrière ta tondeuse ! Pendant la canicule, tu bus comme le conseillaient les médias. Ces litres d’eau eurent raison de tes reins. En septembre, tu fus hospitalisé à la Cavale. je m’occupais de ton courrier et allais te le porter tous les samedis, déposant les garçons chez Dialogues, une petite visite et retour. Les 120 kilomètres étaient compensés par ton accueil. J’admirais ta lucidité : “Vous allez avoir des nouveaux voisins.
— Pourquoi ?
— Parce que je vais bientôt partir. Vous croyez que suis dupe. Je sais bien que c’est une nouvelle étape. J’ai dit à mes enfants de vendre la maison. Au fait, n’oubliez pas de ramasser les courgettes et les poires.”
J’arrosais mais ne ramassais pas, j’avais le sentiment de te voler. Et puis, j’avais les évaluations de CE2 à corriger et à saisir dans l’ordinateur. Tu revins dans l’hôpital local. La réunion des évaluations passée, j’eus l’idée de te faire goûter tes pommes en compote. J’osais les voler, je te la préparais sans sucre et te l’apportais avec le courrier. C’était un mercredi, tu dormais. Je laissais le pot avec un petit mot. Le samedi, tes enfants m’apprirent ton décès et me remercièrent pour la compote. Personne n’avait osé y toucher et tu n’étais pas sortie du coma. Je m’en veux de n’avoir pas eu cette idée avant ! Le mardi, je ne suis pas allée à ton inhumation parce qu’il n’y avait pas de remplaçant disponible. Je savais que tu ne m’en voudrais pas et que tes enfants comprendraient. Le mercredi, j’ai déposé sur ta tombe une composition de sedums, je me suis offerte la même et je ne peux la regarder sans une pensée pour toi.

En 2003, nos impôts locaux augmentèrent de 25 %, je ne suis pas partie en vacances … J’ai pu m’occuper de toi.
 
Aujourd’hui, le seul que j’ai entendu “gueuler”, c’est …
Vous faisiez quoi vous, l’été 2003 ?
Mais peut-être n'avons-nous pas la même vision de la solidarité …

dimanche, 04 juin 2006

Petit bonheur #88

Aller nager en mer. Ce matin, rendez-vous à 10 heures avec la copine, et bien sûr, toutes deux nous étions là à moins cinq ! Découvrir une mer d'huile dans la baie qu'aucune ride ne vient troubler. Savourer l'instant. Décider du parcours : côtier puisque de nombreux bateaux sur l'eau. Se préparer, descendre, entrer dans l'eau, elle semble fraîche : "Je ne regrette pas d'avoir garder une petite laine (un tricot polaire) — Moi, non plus." Retrouver les mouvements, légèrement différents de la piscine. C'est parti. S'arrêter au milieu de l'anse, les deux bras accoudés sur la bouée de signalisation, regarder le paysage à fleur d'eau "En fin de compte, elle n'est pas si froide ! "… Repérer le voilier là-bas : "C'est quoi ce gréement ? — On va voir ?" S'approcher sans un bruit du canot à voile aurique. Vision surréaliste pour le gars en train de pêcher de voir deux sirènes … noires, qui plus est ! Vexé ? Il envoie le foc … mais nous arriverons avant lui, pas un souffle d'air. Retour à la plage où nous attend un ami nageur, légèrement blessé pour ne pas pouvoir se baigner. Galamment, il aide les deux sirènes à enlever leur haut de combinaison. Se rincer ainsi que le matériel. prendre le temps de se rhabiller parce que le soleil est de la partie. Partager un thé vert à la menthe pour se réhydrater. Un dernier regard sur la baie, quelques rides sur l'eau, la brise thermique se lève … les voiliers s'animent.
“À mardi ? — Bien sûr.”