vendredi, 14 avril 2006
Un vendredi après-midi d'exception
L’après-midi commençant à 12 heures …
• 12 h 10 Je quitte l’école, les ouvriers qui travaillent aux aménagements me font de grands signes et m’obligent à aller tout droit (ma route, c’est à gauche) Tant pis, je suis à l’heure, alors je vais découvrir le quartier.
• 12 h 30 Aîné appelle pour l’intendance du week-end. Je lui annonce que Rome ce sera dur … il me propose Barcelone, ? Lisbonne ? Madrid ?
• 13 h 00 J’attaque la correction des cahiers des drôles.
• 13 h 12 Téléphone. Aîné connaît mes habitudes et sait que c’est l’heure des corrections donc qu’il vaut mieux ne pas me déranger. Je décroche : Allô, c’est Chantal Mercier …
• 13 h 30 Je pars pour l’école avec un bon pied de pilote. Arrivée au niveau du cimetière, une voiture de police en travers.
Oui, mon école jouxte le cimetière, au moins mes drôles sont sûrs de leur avenir à long terme. Autre avantage : les voisins ne se plaignent jamais du bruit des drôles. C’est bien organisé car les entrées ne correspondent pas aux horaires d’entrée et de sortie de l’école, donc ce n’est pas eux qui prennent les places de parking. Dernier avantage quand je tape la brosse du tableau, j’ai vue sur un environnement fleuri qui varie avec l’apothéose à la Toussaint. À 17 heures 15, c’est reposant.
J’obtempère, après mettre renseigné sur la cause. Bon, c’est quand même mieux que les contrôles vitesse dans la côte aux heures de travail. Je ne connais pas trop le quartier … Rue Pierre Loti sur la droite, j’aime bien cet auteur, sa maison de Rochefort-en-Mer, ça m’inspire je m’engage, encore un virage à droite et je suis devant l’école.
Là, la route est encore barrée, c’est l’effervescence : pompiers, police, véhicule d’intervention d’urgence … Le pompier me fait des grands signes de ne pas passer, je m’approche de lui, le sac à main à gauche, à droite celui des cahiers, je lui explique gentiment :
“Je suis instit dans l’école en face et il faut bien que j’y aille.
— Non, impossible ! Il y a une fuite de gaz, ça peut exploser à tout moment.
— Ah, ben si vous me faites un mot de billet, je veux bien retourner chez moi, j’ai trois séries de contrôles à corriger !
— Bon allez-y, mais faites-vite.
— Merci.”
Je traverse donc le parking et arrive dans l’école déserte … Personne à la photocopieuse.
• 13 h 45 Je descends dans la cour, retrouve ma collègue directrice … Je la félicite pour cette aventure, c’est son premier poste de direction ! Elle a dû ouvrir le portail condamné pour accueillir les drôles à 13 h 40 afin qu’ils ne traînent pas dans la zone à risque.
• 13 h 50 Heure officielle d’accueil, la cour se remplit et devinez où vont les drôles ? Là où il se passe quelque chose ! Les pompiers paniquent de leur présence, je discute avec le caporal (?), il nous demande de contenir les enfants dans l’autre moitié. N’aurait-il pas du film rouge et blanc pour baliser l’espace parce qu’on ne peut pas y arriver. Il envoie deux pompiers en équipement d’intervention avec casque qui délimitent l’espace. Les réactions sont multiples :
Une élève de Clis panique et se met à pleurer, ses copains de classe commencent à angoisser, les garçons entourent les pompiers, les filles sautent pour voir leur image déformée dans les casques. On nous informe que l’intervention durera encore 3/4 d’heure au mieux et qu’il faut mieux éviter de rentrer. Conseil des maîtres sur le pouce, on décide de faire rentrer les élèves dans les classes éloignées. Heureux hasard ma classe est dans les plus proches avec celle de la collègue du CP. Je décide d’aller en informatique et la collègue du C.P. occupe la garderie.
• 14 h 15 En informatique, séance improvisée, je leur propose de consulter le blog d’Anthony et de laisser des messages. Les angoisses ressortent “Anthony, tout va mal … C’est le drame … nous sommes enfermés en informatique car il y a une fuite de gaz et l’aide-éducatrice en charge de l’informatique est partie !”
• 14 h 50 Le pompier en chef vient nous informer de la fin de l’intervention et nous autorise à regagner nos classes.
• 16 h Je poste un commentaire à Anthony pour le rassurer et lui dire que l’école de son enfance est toujours debout !
• 16 h 15 Petit travail de géométrie … suivre le programme de construction d’un œuf de Pâques.
• 16 h 30 “L’INSTANT MAGIQUE” : petit bonheur, Mémère, incapable de mémoriser deux enchaînements d’action tant en géométrie qu’en pliage y arrive. Mise en confiance, elle recommence un œuf sur la belle feuille de dessin et se propose d’aider sa voisine qui peine ! Ne jamais désespérer !
• 17 H Fin des cours.
• Les courses de week-end, bon ça vous connaissez
• 18 h 30 Retour à la maison, j’observe attentivement mont toit pour essayer de voir l’origine de l’inondation. Benjamin m’accueille avec :
“J’ai eu 3 heures de maths, c’est quand même mieux que les 3 heures de français d’hier ! Tiens, au fait, le couvreur est venu.
— Quand ?
— À 16 h 30
— Et alors ?
— Je lui ai fait voir la chambre de mon frère, puis ils sont montés sur le toit et ont donné des coups de marteau.”
16 h 30 était vraiment l’Instant Magique ! Merci Monsieur le Couvreur (que je ne connais pas et qui m’avait promis une intervention sous 15 jours), le plombier (qui me l’a conseillé) et Mémère.
• 12 h 10 Je quitte l’école, les ouvriers qui travaillent aux aménagements me font de grands signes et m’obligent à aller tout droit (ma route, c’est à gauche) Tant pis, je suis à l’heure, alors je vais découvrir le quartier.
• 12 h 30 Aîné appelle pour l’intendance du week-end. Je lui annonce que Rome ce sera dur … il me propose Barcelone, ? Lisbonne ? Madrid ?
• 13 h 00 J’attaque la correction des cahiers des drôles.
• 13 h 12 Téléphone. Aîné connaît mes habitudes et sait que c’est l’heure des corrections donc qu’il vaut mieux ne pas me déranger. Je décroche : Allô, c’est Chantal Mercier …
• 13 h 30 Je pars pour l’école avec un bon pied de pilote. Arrivée au niveau du cimetière, une voiture de police en travers.
Oui, mon école jouxte le cimetière, au moins mes drôles sont sûrs de leur avenir à long terme. Autre avantage : les voisins ne se plaignent jamais du bruit des drôles. C’est bien organisé car les entrées ne correspondent pas aux horaires d’entrée et de sortie de l’école, donc ce n’est pas eux qui prennent les places de parking. Dernier avantage quand je tape la brosse du tableau, j’ai vue sur un environnement fleuri qui varie avec l’apothéose à la Toussaint. À 17 heures 15, c’est reposant.
J’obtempère, après mettre renseigné sur la cause. Bon, c’est quand même mieux que les contrôles vitesse dans la côte aux heures de travail. Je ne connais pas trop le quartier … Rue Pierre Loti sur la droite, j’aime bien cet auteur, sa maison de Rochefort-en-Mer, ça m’inspire je m’engage, encore un virage à droite et je suis devant l’école.
Là, la route est encore barrée, c’est l’effervescence : pompiers, police, véhicule d’intervention d’urgence … Le pompier me fait des grands signes de ne pas passer, je m’approche de lui, le sac à main à gauche, à droite celui des cahiers, je lui explique gentiment :
“Je suis instit dans l’école en face et il faut bien que j’y aille.
— Non, impossible ! Il y a une fuite de gaz, ça peut exploser à tout moment.
— Ah, ben si vous me faites un mot de billet, je veux bien retourner chez moi, j’ai trois séries de contrôles à corriger !
— Bon allez-y, mais faites-vite.
— Merci.”
Je traverse donc le parking et arrive dans l’école déserte … Personne à la photocopieuse.
• 13 h 45 Je descends dans la cour, retrouve ma collègue directrice … Je la félicite pour cette aventure, c’est son premier poste de direction ! Elle a dû ouvrir le portail condamné pour accueillir les drôles à 13 h 40 afin qu’ils ne traînent pas dans la zone à risque.
• 13 h 50 Heure officielle d’accueil, la cour se remplit et devinez où vont les drôles ? Là où il se passe quelque chose ! Les pompiers paniquent de leur présence, je discute avec le caporal (?), il nous demande de contenir les enfants dans l’autre moitié. N’aurait-il pas du film rouge et blanc pour baliser l’espace parce qu’on ne peut pas y arriver. Il envoie deux pompiers en équipement d’intervention avec casque qui délimitent l’espace. Les réactions sont multiples :
Une élève de Clis panique et se met à pleurer, ses copains de classe commencent à angoisser, les garçons entourent les pompiers, les filles sautent pour voir leur image déformée dans les casques. On nous informe que l’intervention durera encore 3/4 d’heure au mieux et qu’il faut mieux éviter de rentrer. Conseil des maîtres sur le pouce, on décide de faire rentrer les élèves dans les classes éloignées. Heureux hasard ma classe est dans les plus proches avec celle de la collègue du CP. Je décide d’aller en informatique et la collègue du C.P. occupe la garderie.
• 14 h 15 En informatique, séance improvisée, je leur propose de consulter le blog d’Anthony et de laisser des messages. Les angoisses ressortent “Anthony, tout va mal … C’est le drame … nous sommes enfermés en informatique car il y a une fuite de gaz et l’aide-éducatrice en charge de l’informatique est partie !”
• 14 h 50 Le pompier en chef vient nous informer de la fin de l’intervention et nous autorise à regagner nos classes.
• 16 h Je poste un commentaire à Anthony pour le rassurer et lui dire que l’école de son enfance est toujours debout !
• 16 h 15 Petit travail de géométrie … suivre le programme de construction d’un œuf de Pâques.
• 16 h 30 “L’INSTANT MAGIQUE” : petit bonheur, Mémère, incapable de mémoriser deux enchaînements d’action tant en géométrie qu’en pliage y arrive. Mise en confiance, elle recommence un œuf sur la belle feuille de dessin et se propose d’aider sa voisine qui peine ! Ne jamais désespérer !
• 17 H Fin des cours.
• Les courses de week-end, bon ça vous connaissez
• 18 h 30 Retour à la maison, j’observe attentivement mont toit pour essayer de voir l’origine de l’inondation. Benjamin m’accueille avec :
“J’ai eu 3 heures de maths, c’est quand même mieux que les 3 heures de français d’hier ! Tiens, au fait, le couvreur est venu.
— Quand ?
— À 16 h 30
— Et alors ?
— Je lui ai fait voir la chambre de mon frère, puis ils sont montés sur le toit et ont donné des coups de marteau.”
16 h 30 était vraiment l’Instant Magique ! Merci Monsieur le Couvreur (que je ne connais pas et qui m’avait promis une intervention sous 15 jours), le plombier (qui me l’a conseillé) et Mémère.
21:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
quelle journée! racontée comme ca, vraiment hilarant, surtout lorsque les mômes écrivent au cycliste courageux leur petite mésaventure!
Au fait, il commence à y avoir trop de monde dans la liste de ceux qui laissent un commentaire, vous ne pourriez pas me faire un peu de pub supplémentaire de temps en temps? :)
Je ne sais pas, dire que mon analyse politique est époustouflante (un post sur le bilan de Berlusconi en ce moment), mon écriture précise et incisive, ma culture littéraire impressionante... hihi
Écrit par : ludovic | vendredi, 14 avril 2006
Oh! juste au moment de commencer ma note, un petit bonheur, écrire juste en face de "montedidio" qui est dans le rubrique "l'as-tu lu?". Erri de luca est un de mes écrivains préférés.
Ah ben voila, maintenant c'est réussi je ne sais même plus pourquoi je suis venu..
Écrit par : ludovic | samedi, 15 avril 2006
Les commentaires sont fermés.