La lettre

Ouvrir l’enveloppe en sachant que l’on aura mal. Pas ce risque avec les courriels, parfois même il s’ouvre involontairement en rangeant le précédent. La nouvelle vous saute au visage, vous agresse, vous défigure en moins de temps qu’il n’en faut pour la lire. Quelques mots lus en diagonale et vous avez compris … Les larmes embuent les yeux …

L’enveloppe vous l’avez déjà ouverte, la lettre vous en avez lu le quart, vous savez de quoi il en retourne. Alors vous l’avez refermée et vous avez attendu un moment plus “favorable”. Vingt-quatre heures qu’elle vous nargue … Alors vous décidez d’un ultimatum : “Je ne me coucherez pas sans l’avoir lu.” Je laisserai passer la nuit et j’y répondrai.

 

Pour vous ménager puisque l’autre ne le fait pas, vous vous préparez une tisane, quelques gouttes de Fleurs de Bach … L’alcool picote la langue … Vous songez à ceux qui trouvent leur réconfort dans l’alcool … Comment font-ils ? Quatre gouttes seulement et cette sensation désagréable …

 

Voilà, vous êtes prêt. Vous ressortez la lettre et vous vous appuyez tranquillement sur le dossier de la chaise. Une respiration abdominale, suivie d’une expiration longue et c’est parti pour l’apnée. [Tu vois le véto, j’ai beau rigoler à l’entraînement, j’ai bien retenu la leçon … ]

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Voilà, c’est fait … Comme le cinquante mètres d’hier soir, il me manque juste le commentaire du copain charcutier : “Tu as super bien géré ton virage !” et je n’ai pas la tête étourdie par l’absence d’oxygène. Là, c’est comme dans la noria, je récupère activement. Je vais répondre …

Advienne que pourra

Présentement, je revois les images de cette scène hier midi, dans la cour. Je vois le sourire et les yeux pétillants de Jolie Drôle quand elle m’a entendu répondre à Drôle de Petit Diable qui avait semblant de me tirer dessus … “Même pas mal !”

 

Pourtant hier midi, la balle m'a touchée.