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samedi, 26 août 2006

Service après-vente …

Ce matin, j'ai croisé une Ancienne Élève au marché. 

"Alors, tu en es où ?

— J'ai raté ma première année de médecine.

— Et, tu fais quoi ?

— Ben, je retente. Autre Ancienne Élève l'a eu cette année. Elle va faire sage-femme. Je vais faire une prépa. C'est dégoûtant, ça coûte 2 000 €, tout le monde ne peut pas se le payer.

— Ça consiste en quoi ?

— J'aurai 3 semaines de cours avant la rentrée et 5 heures de cours en plus par semaine. C'est la première année à la Ville. Il paraît qu'il y a une chance sur deux d'avoir le concours.

— J'ai du mal avec ce système, tout comme avec les prépas. Quand je compare comment "on sort" les élèves puis comment le système sélectionne et casse après. Je me demande si nous sommes dans la même institution.

— Pharmacienne non plus ne passe pas, Autre Élève en médecine non plus. Seule Élève Médecin Militaire passe. Españole passe en deuxième année, elle veut faire prof.

— Bon, ben je vais continuer …

— Bonne rentrée Maîtresse !

— Bon courage ma Belle."

Voilà,  j'ai de plus en plus de mal à me situer dans cette grande maison de l'Éducation Nationale. Que l'on ne se méprenne pas, moi aussi, je suis en échec avec certains élèves. Je n'ai pas la science infuse mais quand je vois mes anciens bons élèves en échec, alors qu'ils sont toujours aussi sérieux et motivés, je doute … 

Qu'en médecine on leur demande de faire 3 mois comme secouriste auprès des pompiers pour voir s'ils tiennent le coup me semblerait normal mais que l'on sélectionne sur des connaissances biochimiques & physiques (d'après ce que j'ai compris), ça me semble irrationnel. Comme si le Conseil de Cycle donnait un avis défavorable  au passage en 6ème parce qu'un(e) élève ne sait pas nager !

Commentaires

Bien sûr que je ne sais pas pour l'éducation française, mais j'ai lu un jour que la grande faille dans l'éducation américaine, c'est que nous ne préparons pas nos élèves pour l'éventualité d'échec. Et pourtant, l'échec est assez fréquent dans la vie. Moi, je n'ai pas raison 90 % du temps, ni même 75 %. 50 % peut-être au cours d'une bonne journée. Alors, pour les notes, 50 % chez moi, c'est l'échec...

Cela dit, je ne sais pas si je voudrais un médecin qui avait raté ses examens, tout comme je ne voudrais pas qu'un ingénieur nul en maths construise le pont que je devais traverser tous les jours.

Moi, j'aurais voulu être ballerine, et j'aurais pu redoubler six mille fois, mais finalement, vouloir n'est pas toujours pouvoir.

Ceci n'est ni une réflexion sur ton élève, Sar@h, ni sur leur maîtresse. Franchement, je trouve génial un/e ancien/ne élève qui échange affectueusement avec son ancienne maîtresse. Cela dit beaucoup sur elle, et c'est bon.

:-)

Écrit par : joye | samedi, 26 août 2006

On est parfois déchiré entre les laisser libres de tenter de réaliser un rêve, et leur faire voir la réalité en face. La fac, ou toute autre école, leur dit sans sentiment ce qu'ils valent. A la fac, l'anonymat permet cette sélection qui peut nous paraître cruelle.
J'ai des élèves très sérieux, travailleurs et qui décrochent leur bac, cela veut-il dire qu'ils pourront faire médecine ou pharma ? En tous cas il vaut mieux qu'on leur dise vite.

Écrit par : Ed | samedi, 26 août 2006

bon, sarah,je suis un peu en désaccord avec ça :Qu'en médecine on leur demande de faire 3 mois comme secouriste auprès des pompiers pour voir s'ils tiennent le coup me semblerait normal mais que l'on sélectionne sur des connaissances biochimiques & physiques "
qu'un médecin doive avoir le coeur suffisemment bien accroché, c' est une chose. D'un autre coté, qu'il soit incapable de maitriser des concepts qui forment la base du fonctionnement du corps humain serait également inquiétant. C'est vrai que certaines choses peuvent paraître des outils de pure sélection et on peut discuter des critères de sélection, mais n'empêche qu'il faut a un médecin de la mobilité d' esprit, une acuité, une compréhension suffisemment fine des mécanismes qui régissent le corps humain .. qui sont des mécanismes biochimiques et physiques.

Écrit par : gaspard | dimanche, 27 août 2006

@ Gaspard
C'est mon médecin généraliste qui m'a expliqué le fonctionnement de la première année de médecine car ça intéressait mon Benjamin.

Qui plus est, cette sélection crée la raréfaction des généralistes. Puisqu'il faut une somme de travail énorme pour réussir le concours, résultat il y a plus de reçues que de reçus, or avec l'âge, rares sont les femmes qui se dirigent vers la médecine générale.

Un autre avis sur la médecine générale …
http://minilien.com/?3KXd9yej2y

Écrit par : Sar@h | dimanche, 27 août 2006

oui, je comprend que c'est pas quelque chose de très simple,je n'avais pas pensé que le mode de sélection pouvait induire une différence homme/femme et de la, un manque de généraliste ( c'est tjs pénible ces questions, parcequ'on a du mal à imaginer qu'un mode de sélection reposait sur la connaissance puisse avoir un effet " sexiste", mais bon ... )

la lecture de ton lien montre pas mal d'avis assez contradictoires ..

ce que je croyais en savoir, c'est que le gouvernement avait très mal anticipé, sur le numérus clausus.. cela fait pas mal d'année qu'on sait que les médecins vont manquer ...

après, dans le lien, les médecins qui se plaignent .. bon, il y aurait à en dire .. ( même si j'admire le corps médical ). Les thésards, dans les autres disciplines universitaires, seraient plutot contents de savoir que 2400 postes les attendent à la sortie ... pourtant la durée d'étude est la même.

Écrit par : gaspard | dimanche, 27 août 2006

Les commentaires sont fermés.